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Pourquoi voir ou revoir Neruda de Pablo Larrain ?


Aujourd'hui, petit retour sur ce poète unique qu'était Pablo Neruda, prix Nobel de littérature de 1971, avec un film de Pablo Larrain, Neruda. On vous offre ici 5 bonnes raisons de voir (ou revoir) cette petite période de la vie de ce grand homme.

1. Pour découvrir le poète et ce moment de l'Histoire. En 1948, Pablo Neruda, ainsi que tous les adhérents chiliens du Parti communiste sont déclarés hors la loi par la Ley De Defensa Permanente de la Democracia promulguée par le gouvernement chilien. Le poète, sénateur communiste, prend alors la fuite à travers la Cordillère des Andes (et à cheval !) pour continuer son combat politique et son oeuvre. Il profitera de cette période, notamment en Europe pour écrire son grand recueil de poèmes Canto General. Cette traversée confirmera son combat politique pour les peuples d'Amérique Latine et pour la paix mondiale.

2. Pour le format choisi par Larrain pour retracer l'histoire. Loin du biopic basic le réalisateur nous offre un scénario à analyses diverses. On découvre très rapidement une image de Neruda loin de l'icône communiste louée à travers le monde. Mais cette image de Neruda et de son entourage, proche d'une bourgeoisie délurée, loin du peuple, qu'ils prétendent pourtant protéger se trouve être ici l'image que se fait Peluchonneau de l'homme politique. Ce commissaire, dont le rôle est inventé pour les besoins du film, représente ici la critique du communisme dans sa version la plus exacerbée. On peut rapidement s'apercevoir de ce jeu en miroir mis en place dans le film. D'une part, Peluchonneau, un flic haineux, rêvant de coincé l'idole nationale et détruire son image pour s'élever lui-même dans la société. Il se fait du poète une image de dépravé, égocentrique et suffisant. Et de l'autre côté du miroir, Neruda, le poète en fugue, dont l'imaginaire dépasse ici les frontières du réel pour lui offrir en Peluchonneau un alter ego, un fantôme à sa poursuite, preuve de sa propre importance, avec qui il joue.

3. Pour Luis Gnecco, merveilleux dans son rôle de Pablo Neruda. Il transmet parfaitement le caractère unique du poète, de l'artiste, recherchant plus l'excitation de la traque que la fuite. La folie mais aussi le charisme transmis par l'acteur font leur effet et nous transportent avec Gnecco sur les traces du poète.

4. Pour Gael Garcia Bernal, toujours très bon (voir aussi la rubrique sur Carnet de voyage de Walter Salles). Son jeu offre ici à Peluchonneau une certaine complexité, le rend insaisissable, parfois risible. Télérama le qualifie de Dupont sud-américain mais il est davantage pareil aux inspecteurs de roman policier que Neruda n'a de cesse de laisser sur ses traces, raide et froid. Il est le personnage secondaire cherchant à être au premier plan. Et le scénario du film transmet cette complexité à la perfection notamment en offrant à cet antagoniste la narration, le mettant au premier plan du film.

5. Parce qu'un biopic n'aurait pas suffit à Larrain pour montrer la vie de Neruda. Ce voyage, presque initiatique méritait pourtant un récit ouvert au grand public. Le réalisateur nous en offre une très belle version, nous transportant dans un univers unique, nous permettant de saisir une partie de l'univers de l'époque mais aussi de comprendre une partie de cet être immense qu'était Neruda.


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