Et si la migration permettait l'émancipation politique des femmes?
Marielle Franco à Rio de Janeiro, Brésil, 17 août 2016. © Mídia NINJA
Pourquoi les femmes ne parviennent-elles pas encore à faire entendre leurs voix sur la scène politique et économique? Les femmes ont connu depuis une cinquantaine d’années, une amélioration de leurs situations sociales et économiques, en particulier dans les pays en développement. Des progrès importants ont été réalisés quant à la volonté des pays de mettre en œuvre des changements positifs à l’égard des femmes (World Bank, 2020). Ces dernières années, dix pays ont réformé leur marché du travail, notamment Djibouti, le Népal, l’Arabie Saoudite et la Tunisie. Par exemple le Mali a interdit les discriminations à l'emploi fondées sur le sexe, ce qui permet aux femmes de commencer plus facilement à travailler. L'Arabie saoudite, l'Ouganda et les Émirats Arabes Unis ont rendu les procédures de demande de passeport identiques pour les hommes et les femmes.
Historiquement certains droits fondamentaux n’étaient pas reconnus aux femmes à l’instar du droit de vote. Les Droits de l’Homme étaient initialement les Droits de l’homme, définis sur des normes masculines. Il était donc nécessaire d'examiner les préjugés patriarcaux et de reconnaître les droits des femmes en tant que droits de l'homme (Bunch, 1990). Au niveau international, grâce à la Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against Women adoptée en 1979 par les Nations-Unies, la scène internationale a pris conscience qu’un changement fondamental devait être entrepris. Ainsi, presqu’une centaine de pays se sont engagés à condamner « la discrimination à l’égard des femmes sous toutes ses formes » et à « poursuivre par tous les moyens appropriés et sans retard une politique tendant à éliminer la discrimination à l’égard des femmes ». La féminisation de la politique est un sujet essentiel lorsqu’il s’agit d’apprécier la nature démocratique et la qualité institutionnelle d’un système politique. Le développement complet d’un pays ne peut se réaliser sans la participation maximale des femmes à égalité avec les hommes, dans tous les domaines.
Par ailleurs, la mondialisation a bouleversé les rapports de genre dans le monde. La montée des interconnexions internationales influence grandement les conditions sociales, économiques et politiques des femmes. Par exemple, le commerce international, et plus précisément l'avantage comparatif des pays, influence les décisions de fécondité, et peut également avoir un impact sur les investissements en capital humain des femmes, les choix professionnels et le pouvoir de négociation au sein du ménage (Do et al., 2016). L'augmentation des échanges et de la communication entre les pays a entraîné une amélioration de la condition féminine et de l'égalité hommes-femmes. Cela peut s’expliquer d’une part parce que les aspects économiques de la mondialisation apportent de nouvelles opportunités et de nouvelles ressources aux femmes, et d’autres part parce qu’elle favorise la diffusion d'idées et de normes d'égalité pour les femmes (Beine et al., 2013; Karadja & Prawitz, 2019; Lodigiani & Salomone, 2015; Tuccio & Wahba, 2018). Les individus sont directement impliqués dans la mondialisation, par la migration internationale, qui contribue non seulement au développement par le biais des envois de fonds, mais aussi par les flux de connaissances et par la diffusion de normes et de valeurs sociales, culturelles et politiques.
Malgré la persistance de nombreuses barrières économique, sociale et institutionnelle à l’autonomisation des femmes et à la reconnaissance de leurs libertés, la notion d’émancipation est au cœur de la notion de femme. Le concept d’émancipation a été popularisé par les écrits de Amartya Sen, 1999 sur le développement humain. Il développe la notion de choix qui implique la capacité et la liberté de la femme. L’émancipation politique est un processus dans un temps long et dont les étapes ne sont pas universelles. Ainsi, une plus grande autonomisation des femmes doit être évaluée dans le temps, comme une transition, comme un mouvement s'éloignant de la « désautonomisation » (G. Sen & Mukherjee, 2014). L’émancipation devrait donc conduire au changement. Ce droit est aussi reconnu aux hommes, mais le droit à l’émancipation, pourtant universel, est encore bafoué pour de nombreuses femmes, en particulier dans la sphère privée au sein de la vie domestique et quotidienne des ménages. Bien qu’inscrit dans des cadres juridiques formels, ces violations sont ancrées dans les cultures informelles et dans les traditions. Par exemple, la liberté de mouvement est un aspect essentiel de l'autonomisation des femmes (Govindasamy & Malhotra, 1996) mais la nécessité d’une permission pour se déplacer dans un autre village dans un centre de santé est un signe de « désautonomisation ». Le contrôle des ressources de base est également un facteur primordial de l’émancipation. Ce n'est pas le revenu des femmes en soi qui est important pour leur autonomie, mais plutôt le fait d'avoir un moyen de subsistance qui ne dépend pas d'un mari (Anderson & Eswaran, 2009). De plus, lorsque les femmes ont le contrôle de la propriété, de la terre et des prêts, cela élargit leur pouvoir économique et leur capacité décisionnelle (Ashraf et al., 2010, Burroway, 2012).
S’intéresser à la politique revient à s’intéresser au rôle des femmes au sein de la sphère publique, alors que la sous-représentation politique des femmes persistent dans la majorité des pays. Cette sphère est d’autant plus importante que s’y prennent les décisions qui modèlent la société et qui implique l’exercice de rapports de force et de pouvoir. La sphère politique est la sphère du pouvoir, un pouvoir que les femmes ne peuvent exercer. Ce pouvoir peut aussi par lui-même, et par le biais des institutions qu’il met en place, opprimer les femmes. Beaucoup de pays affichent des niveaux de représentation féminine très faibles au sein des élites politiques. Il est pertinent d’étudier ces inégalités au niveau international car elles reflètent les choix et l’histoire de chaque pays. La position politique dans une société procure un statut et un prestige très visible. Or pour les femmes (et d'autres groupes défavorisés) la politique reste un domaine majeur pour gagner un statut visible dans la société. Afin de comprendre, et potentiellement d’accroître la position des femmes dans la société, il est nécessaire d’analyser leur position au sein de la structure politique, de s’intéresser aux tendances régionales et aux déterminants de l’émancipation politique ainsi qu’aux situations inégalitaires au niveau international. De plus, la participation des femmes en politique se définit souvent par leur présence dans le corps législatif. Elles doivent être présentes en nombre suffisant pour exercer une influence lors des prises de décision. Cependant leur seule participation n’est pas suffisante, il faut également regarder la répartition du pouvoir législatif selon le sexe (Krook & O’Brien, 2012).
Il existe quatre explications aux différences de participation politique féminine : une dimension sociale, structurelle, politique et idéologique (Paxton, 1997). La théorie selon laquelle la culture politique d’un pays a un impact sur la réussite des femmes aux élections a toujours semblé plausible. Mais elle n’a rarement, voire jamais, été démontrée de manière convaincante à l’aide de preuves comparatives (Inglehart et al., 2003). Certaines études ont cependant montré que les attitudes égalitaires envers les femmes sont davantage répandues dans les sociétés postindustrielles, ce qui reflète un certain modèle de développement socio-économique et de modernisation culturelle. Ainsi, la présence de fortes croyances traditionnelles profondément enracinées sur la division sexuée des rôles au sein de la sphère publique et privée représente un obstacle à l’émancipation des femmes dans de nombreuses sociétés en développement et post-communistes (Inglehart et al., 2003).
Par ailleurs, certains pays en développement ont des attitudes égalitaires remarquables en comparaison aux pays occidentaux et aux pays de la même région géographique. Les Figures 1 et 2 présentent la répartition du niveau d’émancipation politique des femmes dans le monde. Nous pouvons ainsi remarquer que la présence de pays en développement là où les scores d’émancipation politique des femmes sont élevés. Une comparaison internationale est alors pertinente en ce sens que la condition des femmes est un combat dans le monde entier. Chaque pays appréhende la question de l’égalité hommes-femmes différemment, et bien que des institutions politiques se ressemblent, la situation des femmes est inégalitaire à travers le monde.
Figure 1. Indice d'émancipation politique des femmes en 1980
Interprétation : plus la couleur est claire, plus l'indice d'émancipation est élevé et cela signifie que les femmes sont politiquement émancipées. Au contraire, plus la couleur est foncée, plus l'indice d'émancipation politique des femmes est faible. Pour en savoir plus sur l'indicateur d'émancipation utilisé ici, voir la partie Mesurer l'émancipation politique des femmes à la fin de l'article.
Figure 2. Indice d'émancipation politique des femmes en 2010
Il s’agit ici d’analyser l’ampleur de l’effet de la migration comme facteur d’émancipation des femmes. Le lien entre migration et développement comprend trois dimensions - recrutement, envois de fonds et retour des migrants (Rapoport, 2019). La majorité des recherches sur le lien entre la migration et le développement se concentrent sur les effets des envois de fonds dans les pays d'origine des migrants. Levitt & Lamba-Nieves, 2011 soutiennent qu'en réalité, les envois de fonds sociaux sont plus importants que les envois de fonds monétaires. Ils mentionnent quatre types de transferts sociaux des migrants vers leur pays d'origine : les normes, les pratiques, les identités et le capital social. Ils peuvent avoir un impact substantiel sur la participation politique, sociale, économique et religieuse des individus car ils remettent en question les idées, les croyances et les opinions des individus sur, entre autres, la démocratie, la politique, les institutions, la société, l'économie, l'éducation et les questions de genre.
Nous nous basons donc sur plusieurs articles précurseurs qui s’intéressent à la migration et aux transferts de normes politiques et culturelles (notamment Barsbai et al., 2017; Mercier, 2016). L’article fondateur de cette littérature est celui de Spilimbergo, 2009. Il y montre que les personnes formées à l'étranger favorisent la démocratie dans leur pays d'origine, mais seulement si l’individu a été formé au sein d’un pays démocratique. Il suggère un certain nombre de canaux possibles comme l'accès aux médias étrangers, l'acquisition de normes et de valeurs à l'étranger qu’ils diffusent dans le pays d'origine à leur retour ou la volonté de préserver la qualité de son réseau à l'étranger, entre autres. Puis Docquier et al., 2016 constatent que l'ouverture à la migration, mesurée par le taux d'émigration total, contribue à améliorer la qualité institutionnelle dans le pays d’origine des migrants.
Les migrants peuvent donc influencer les institutions de leur pays d'origine par les « transferts de fonds politiques », c'est-à-dire le transfert de normes et d'attitudes politiques des pays d'accueil vers les pays d'origine (Rapoport, 2019). Durant leur séjour à l'étranger, les migrants absorbent de nouvelles informations et sont exposés à de nouvelles institutions, attitudes et pratiques politiques. Elles peuvent d'abord transformer leurs propres opinions politiques (Barr & Serra, 2010 ; Luttmer & Singhal, 2011), puis se répercuter sur leurs communautés d'origine par des contacts directs et indirects avec des parents, des amis et d'autres membres de leurs réseaux sociaux d'origine (Levitt, 1998 ; Shain, 1999).
Si l’on s’intéresse aux questions de genre, plusieurs auteurs ont débattu des externalités de la migration dans ce domaine. Au niveau macroéconomique et avec une stratégie d’identification proche de celle de (Spilimbergo, 2009) et celle de (Beine et al., 2013), Lodigiani & Salomone, 2015 se sont intéressées aux transferts de normes lorsque les conditions politiques des femmes sont meilleures dans le pays de destination. Elles émettent l'hypothèse selon laquelle la migration internationale vers des pays où la proportion de femmes au parlement est plus élevée est susceptible d'augmenter la proportion de femmes parlementaires dans le pays d'origine.
Par ailleurs, une large partie de la littérature se concentre sur ces transferts de normes au niveau microéconomique. Entre autres, Tuccio & Wahba, 2018 étudient les effets de la migration de retour comme un canal de transmission de normes, en particulier par rapport à la réduction des discriminations de genre au niveau des ménages en prenant le cas de la Jordanie. Bertoli & Marchetta, 2015 analysent l’influence de la migration de retour sur les choix de fécondité dans les pays d'origine des migrants à travers l’exemple de l’Égypte.
Ainsi, la littérature existante traite des externalités de la migration en intégrant une analyse du genre. Certains auteurs ont démontré les effets positifs de l’émigration sur la participation des femmes en politique dans les pays d’origine des migrants. L’émigration tend à rendre les femmes plus libres par la transformation des normes culturelles et des institutions, notamment la liberté de circulation des femmes au sein du pays, la liberté de ne pas être soumises au travail forcé, l’accès aux droits de propriété et à une justice plus égalitaire. Des femmes plus libres au sein de la société, aspireront sans doute davantage à participer à la politique de leur pays.
J'ouvre ce sujet, en reprenant les travaux fondamentaux d’Esther Boserup dans les années 1970 et le World Bank Report, 2012 sur les questions de genre qui ont fait naître l’idée que les femmes ont un rôle économique à jouer pour une croissance économique plus efficiente. Mais il ne faut pas oublier que l’émancipation des femmes n’est pas qu’un instrument économique, c’est aussi une fin en soi. Amartya Sen dans ses travaux sur le développement et la pauvreté, établit l’idée qu’il faut supprimer les absences de libertés qui rendent pauvre dans la vie et dans les opportunités de l’existence. Il faut donner aux individus les moyens, mais aussi s’interroger sur la possibilité que ces individus ont d’utiliser ces moyens. Et, le fait d’être une femme peut empêcher d’utiliser ces moyens. Nous voyons ici, que la migration vers des pays où les femmes sont libres et représentées dans les instances politiques peut alors transformer ces droits et inspirer l’autonomisation des femmes dans les pays d’origine des migrants. Aujourd’hui, ce discours présente certes, un caractère consensuel — on ne remet plus en cause le rôle économique et politique des femmes — mais les vrais questions sur leur émancipation restent encore à approfondir, à savoir quels sont les obstacles à leur participation politique et surtout quels sont les groupes d’intérêt dans la société qui seraient contre cette émancipation politique ? Il s’agirait ici, d’étudier davantage les rapports sociaux de domination dans la société, c’est-à-dire les rapports de genre et les rapports de classe.
Mesurer l'émancipation politique des femmes
L’émancipation politique est un concept complexe que j'ai choisi de définir selon la base de données du Varieties of Democracy Institute (V-Dem) et de l’analyse de Sundström et al., 2017. Les indicateurs du V-Dem sur l’émancipation politique des femmes fournissent des informations sur les libertés civiles des femmes, la participation des femmes à la société civile et leur participation politique de 1900 à 2012, et pour 170 pays. Il s’agit de l’une des mesures les plus complètes de l'autonomisation politique des femmes disponibles. Cet indice global d’émancipation politique des femmes (PE) mesure la capacité de choix, d'agence et de participation des femmes dans le processus de prise de décision sociétale. Cet indice est divisé en trois dimensions. Une dimension de libertés civiles (CL) qui combine quatre éléments : la liberté de circulation des femmes au sein du pays, un indice compris entre zéro et quatre (zéro : pratiquement aucune femme ne jouit d'une totale liberté de mouvement, quatre : pratiquement toutes les femmes jouissent d'une totale liberté de mouvement) ; la liberté de ne pas être soumises au travail forcé, mesurant si les femmes adultes sont libérées de la servitude et d'autres types de travail forcé. La servitude involontaire est considérée lorsque les femmes ne peuvent pas quitter un emploi qu'elles souhaitent quitter (non pas par nécessité économique mais plutôt en raison de la coercition de l'employeur). Cela inclut les camps de travail, mais exclut le travail qui fait partie des obligations civiques telles que la conscription ou l'emploi dans les économies dirigées. Les pays sont notés sur une échelle allant de zéro (la servitude féminine ou d'autres types de travail forcé sont répandue et acceptée voire peut-être même organisée par l'État) à quatre (servitude féminine ou autres types de travail forcé pratiquement inexistants). Le troisième élément comprend les droits de propriété qui déterminent dans quelle mesure les femmes jouissent du droit à la propriété privée. La propriété privée comprend le droit d'acquérir, de posséder, d'hériter et de vendre des biens privés, y compris des terres. Les limites aux droits de propriété peuvent provenir de l'État (qui peut légalement limiter les droits ou ne pas les faire respecter), des lois et pratiques coutumières ou des normes religieuses ou sociales. Cet indice est codé sur une échelle allant de zéro (pratiquement aucune femme ne jouit de droits de propriété privée, quels qu'ils soient) à cinq (pratiquement toutes les femmes jouissent de tous, ou presque tous, les droits de propriété). Et enfin, l'accès à la justice déterminant si les femmes bénéficient d'un accès égal, sûr et effectif à la justice. Il précise dans quelle mesure les femmes peuvent saisir les tribunaux sans risque pour leur sécurité personnelle, si les procès sont équitables et si les femmes ont la possibilité effective de demander réparation si les autorités publiques violent leurs droits, y compris le droit à un avocat, la défense, et l'appel. Il est noté de zéro (l'accès sûr et efficace à la justice est inexistant) à quatre (il est presque toujours observé).
La deuxième dimension prise en compte de l’émancipation politique des femmes est leur participation à la société civile (CSP). Il combine trois éléments : la liberté de discussion des femmes qui détermine si les femmes sont en mesure de discuter ouvertement de questions politiques dans les espaces publics ou privés (restaurants, transports publics, événements sportifs, travail, etc.) sans craindre d'être harcelées par d'autres membres de la classe politique ou des autorités publiques. Cet indicateur est codé de zéro (non respecté, il n'existe pratiquement pas de liberté d'expression pour les femmes et elles font l'objet d'une intervention immédiate, sévère et de harcèlement pour l'expression de leurs opinions politiques) à quatre (totalement respecté, la liberté d'expression des femmes à leur domicile et dans les espaces publics n'est pas limitée) ; la participation aux organisations de la société civile qui mesure à la fois si la participation des femmes aux organisations de la société civile et à la vie associative est restreinte. Cette variable est codée de zéro (presque toujours) à quatre (presque jamais). Enfin, la représentation dans les rangs des journalistes qui permet d'estimer le pourcentage (%) de femmes parmi les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle.
La troisième dimension importante de l’émancipation politique des femmes est leur participation politique (PP). Ainsi, pour que les femmes participent effectivement à la prise de décision politique, elles doivent être présentes en nombre suffisant dans les postes politiques officiels. Pour mesurer le degré de représentation des femmes dans les postes politiques formels, cet indice combinela présence législative des femmesen pourcentage (%) de femmes dans le gouvernement. En revanche, cette variable est manquante lorsqu’un pays n'a pas de législature (soit qui n'existe pas, soit qui a été fermé) ; et deuxièmement, la répartition du pouvoir politique par sexe qui évalue dans quelle mesure le pouvoir politique est réparti en fonction du sexe. Cet indicateur est noté de zéro (les hommes ont un quasi-monopole du pouvoir politique) à quatre (les hommes et les femmes ont un pouvoir politique à peu près égal).
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