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Pourquoi voir ou revoir Le prophète de Roger Allers, Tomm Moore, Joann Sfar et plus ?


1. Pour la poésie merveilleuse de ce film d'animation. Issues du recueil de poème Le prophète de Kahlil Gibran, les paraboles qui ponctuent cette oeuvre sont des hymnes à la vie, la contemplation, la simplicité. Il est toujours difficile d’introduire de si grandes parties de textes issues directement d’écrits mais, et c’est là l’une des magies de l’animation, on peut ici apprécier la virtuosité avec laquelle la trame principale introduit ces paraboles et les scènes oniriques qu’elles offrent et qui permettent aux spectateurs d’entrer dans des univers très variés et parfois philosophiquement complexes sans pour autant sortir du fil directeur de l’histoire et en gardant un regard enfantin.

2. Pour découvrir, si ce n'est déjà fait, ce poète qu'est Kahlil Gibran, surnommé par certains "le Victor Hugo libanais". Ami de Rodin, Boucher ou encore Claudel, élève à l’académie Colorassi et à l’académie Julian, Le prophète est son oeuvre la plus connue et a inspiré de nombreux courants de la contre-culture à travers le monde. Ses idées relativement modernes telles que le pacifisme, la défense des femmes et de leurs droits, l’éducation, la promotion de l’harmonie en ménage et avec la Nature séduisent encore aujourd’hui ; Gibran serait d’ailleurs le troisième poète le plus lu au monde après Shakespeare et Lao Tseu.

(Si vous le désirez, Le prophète est en accès libre sur Wikilivres, c’est un ensemble de 28 textes dont 26 paraboles donc relativement rapide à lire)

3. Pour les réalisateurs du film. Sur une trame principale et conductrice réalisée par Roger Allers, réalisateur de Le roi lion, rien que ça, on a parsemé de-ci de-là des scènes oniriques accompagnant les poèmes ou paraboles récités par le poète. Et ces dernières sont l'ouvrage de divers dessinateurs plus ou moins connus du grand public mais tous reconnus dans le monde de l'animation : Tomm Moore (Le chant de la mer), Bill Plyntom (Les amants électriques), Paul et Gaëtan Brizzi (longtemps à Disney et ont notamment beaucoup travaillé sur Le bossu de Notre-Dame), Joan Gratz (a surtout réalisé des court-métrages dont le plus connu est Mona Lisa descending a staircase), Mohammed Saeed Harib (dessinateur et directeur du Freej Folklore, une production théâtrale), Nina Paley (Sita chante le blues), Joann Sfar (Le chat du rabbin), Marjane Satrapi (Persepolis) et enfin Michal Socha (à qui l’on doit notamment un des nombreux génériques des Simpsons). On ne doute pas qu’un tel cocktail ne peut qu’offrir un film d’animation de qualité et riche en expressions artistiques diverses.

4. Parce qu’on est séduit par l’univers méditerranéen qui offre son soleil, ses olives, sa chaleur, son ciel bleu mais surtout son cosmopolitisme, et parce que les court-métrages illustrant les rêveries du maître élu Almustafa se confondent parfaitement avec cet univers. La Méditerranée est le lieu parfait pour offrir un mélange de culture, illustrant jusqu’à la vie de Kahlil Gibran, libanais immigré aux Etats-Unis. Les créations des différents réalisateurs venus de France ou des États-Unis, en passant par Dubaï ou encore par la Pologne, se marient parfaitement avec cet univers cosmopolite, à la croisée de l’Orient et de l’Occident, touchant l’Afrique, l’Europe et l’Asie, sur cette île fictive qui pourrait aussi bien être italienne que turc, grecque, égyptienne ou tunisienne.

5. Parce que cette histoire offre une vision de la foi humaine relativement intéressante. Extérieure à toutes religions, la philosophie véhiculée dans ce film invite à trouver la foi à travers sa propre expérience et sa propre personnalité, en regardant au plus profond de nous. Il n’est alors nulle nécessité d’adhérer à une religion propre pour croire en la beauté humaine et en celle de la Nature, et il n’est nulle nécessité d’adhérer à une religion propre pour développer des principes de vie, une idéologie et une philosophie nous guidant à chaque instant.


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