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Pourquoi voir ou revoir Le dernier roi d'Ecosse de Kevin Macdonald ?

On commencera cette rubrique par une très bonne nouvelle pour tous les cinéphiles qui nous vient tout droit des Etats-Unis. L'achat de La Pagode, cinéma légendaire de Paris, est en bonne voie de se finaliser. C'est Charles Cohen, un millionaire américain ayant fait fortune dans l'immobilier qui en sera le nouveau propriétaire. Certes, d'aucuns diront que le patrimoine culturel français passe aux mains des américains mais à ceux-là nous répondrons que nenni, le cinéma est un moyen d'expression universel qui n'a pas de nationalité. Les autres pourront bien entendu voir ici le début de la transformation d'un cinéma aussi connu pour ses programmations uniques, à ces derniers nous répondrons de ne pas s'affoler. En plus d'être un millionaire, Charles Cohen est aussi et surtout un grand cinéphile notamment amoureux de cinéma français. Aux plus durs à convaincre, nous proposerons d'aller faire un tour sur le site du cinéma new-yorkais Quad, premier multiplexe de la Grande Pomme mais également cinéma racheté par Cohen et rouvert en avril 2017, pour y retrouver la programmation.

Mais trèves de divagations, passons à la rubrique.

Aujourd'hui, nous vous présentons Le dernier roi d'Ecosse et nous vous offrons 5 raisons valables de voir ou revoir ce fabuleux film. Alors, pourquoi voir ou revoir Le dernier roi d'Ecosse ?

1) Pour le talent dont fait preuve Kévin Macdonald en nous faisant entrer dans l'univers si spécifique de ce dictateur sanguinaire qu'était Idi Amin Dada. Loin d'opter pour la facilité de la dérision, il choisit de traiter le sujet délicat de la dictature à travers une approche intimiste de l'homme. Par la vision de ce médecin fictif qu'est Nicholas Garrigan et son amitié avec Amin Dadan, le film arrive à faire de ce dictateur sanguinaire un être palpable, presque amical à des moments, humain en somme ! et surtout dont l'univers est concret tout en restant effrayant.

2) Pour la façon évolutive dont est dépeinte la folie de l'être à travers le regard de ce médecin écossais. D'abord dans les bonnes grâces du dictateur, il est hermétique à toutes critiques et défend l'homme qui gouverne ce pays offrant une métaphore de l'Homme occidentale refusant d'assumer les exactions commises par des dictateurs qui permettent leur enrichissement et qui sont souvent arrivés au pouvoir grâce à leur soutien. Il lui faut du temps, temps qui nous laisse découvrir ce dictateur fou ou alors temps passé au pouvoir qui a rendu cet homme fou. Qui serait véritablement dire ?

3) Parce qu'il pose la question de savoir si l'on est du bon côté. Ou plutôt non, il montre cette illusion dont les Hommes sont victimes à savoir de toujours se croire du bon côté. Dans un domaine comme l'économie du développement, les acteurs doivent sans cesse se remettre en question et savoir où sont les limites entre l'aide et l'ingérence, savoir s'adapter à la vision culturelle différente qu'impose le fait de travailler dans un pays autre que le sien. Il faut aussi savoir oublié cette vision manichéenne très occidentale qui place les uns dans le mauvais rôle et les autres dans le bon.

4) Pour le très bon Forest Whitaker. Excellent dans son rôle comme très souvent, il offre ici un Amin Dada criant de vérité. Jouant à la perfection la folie, il sait également montré tout le charisme dont ce dictateur a su faire preuve pour charmer son peuple et surtout les Occidentaux qui ont facilité son accession au pouvoir. En plus de sa ressemblance physique avec le dictateur, Whitaker offre également une puissance dans les émotions passées dans son jeu. On ressent pleinement, tantôt cette attirance tantôt cette menace qui font toute l'intensité du film à travers le regard de Nicholas Gilligan.

5) Pour le réalisme du film. Montrant le meilleur et le pire de ce pays qu'est l'Ouganda dans les véritables lieux des évènements avec essentiellement des acteurs ougandais. Encore relativement fermé à l'époque du film (2007), l'équipe a du rencontrer le président Yoweri Museveni en personne afin d'obtenir l'autorisation de tourner sur le sol ougandais. ce dernier a même mis à disposition les lieux de tournage tels que l'hôpital Mulago, le Parlement national ou encore l'aéroport d'Entebbe.

Avis à ceux qui préfèrent lire, le film est adapté du roman éponyme écrit par Giles Foden. Vous n'avez donc pas d'excuses pour ne pas découvrir cette histoire.


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